Pour préparer la performance Sabbat et nourrir les trainings avec les performeuses-sorcières, je me suis intéressé à la sorcellerie par différentes entrées : historique, occulte, mais aussi sociologique et féministe.
La littérature autour du sabbat et de la sorcellerie compte une bonne part de mauvais livres, alors je me suis dit que je pouvais partager ici mes trouvailles, pour qui serait intéressé par le sujet. La liste est bien sûr non exhaustive, je la complèterai peut-être au fil de lectures à venir…
La Sorcière
Jules Michelet (1862)
Le classique. Une vision romantique de la Sorcière au fil du temps, sans doute la première étude historico-sociologique, parfois presque psychanalytique avant l’heure, à s’intéresser aux sorcières en tant que femmes opprimées, et à la chasse aux sorcières comme une répression de la nature brute par l’église ou la médecine.
Book of Lies
sous la direction de Richard Metzger (2003)
Une très bonne collection d’articles sur l’occultisme, de Burroughs à Aleister Crowley.
Très orienté beat generation et LSD, mais une mine tout de même. Avant même d’être certain d’utiliser la figure de la sorcière, j’avais commencé ce livre car toute la partie concernant la magie sexuelle et les femmes écarlates vaut le coup.
Le dieu des sorcières
Margaret Murray (1957)
Les thèses de Margaret Murray, désormais très controversées, ont néanmoins lancé le mythe beau et fort de l’existence de rituels liés au Dieu Cornu et d’un Culte de la Déesse (ou culte de Diane) qui aurait longtemps cohabité avec le christianisme. Au point de contribuer à faire revivre une sorcellerie moderne, la Wicca. Au-delà c’est surtout un livre passionnant sur l’histoire de la sorcellerie occidentale, auquel on a envie de croire !
Il a servi de base à notre workshop Performance, rituels et culte de Diane.
Sorcières,
Pourchassées, assumées, puissantes, queer
collectif, 2013
Un recueil de contributions autour de la sorcière comme outsider. Très pertinent, très engagé… j’ai découvert ce recueil assez tard dans mes recherches, mais il m’a confirmé que nous n’étions pas les seuls à envisager la sorcière comme une figure de la révolte ! Certains mouvements féministes des années 70 se sont réapproprié la figure de la sorcière, et le culte de la Déesse – ce livre est essentiellement centré sur ces connivences.
Je continue à nourrir cette bibliographie (et pour un livre que je présente ici, il y en a 10 dont je n’ose même pas parler).
PS
L’approche micro-sociologique de Carlo Ginzburg dans Le Sabbat des Sorcières est très érudit, mais en abordant d’entrée de jeu le sabbat comme une représentation sociale (dans une critique explicite du point de vue de Margaret Murray), il me semble qu’il ne cherche finalement pas à l’endroit qui m’intéresse.