AE – 35 ans,
« journaliste, écrivaillone, voyageuse, consultante, polymorphe et autre bête curieuse, célibataire, et sans enfant »
Mon premier souvenir lié à la masturbation remonte à mes 10 ou 11 ans. Je m’étais rendu compte que pendant que je faisais mes devoirs, le soir, j’aimais toucher mon sexe à travers ma culotte, le plus souvent avec le bout plat d’un crayon à papier. Je frottais doucement ma culotte, et c’était agréable. C’était plutôt une caresse un peu appuyée, cela ne me menait pas à un orgasme mais c’était très relaxant.
C’est l’été de mes 12 ans que j’ai découvert mon clitoris, que je caressais à travers ma culotte de pyjama ou ma chemise de nuit le soir avant de m’endormir. C’est comme cela que j’ai eu mes premiers orgasmes. A la rentrée j’ai découvert sur France Inter une émission dont j’ai oublié le nom, très tard. Je l’écoutais sur une petite radio, glissée sous mon oreiller. Une femme lisait des textes érotiques. Je pense que c’est à ce moment là que j’ai commencé à comprendre le pouvoir de l’évocation.
J’ai ensuite écumé la bibliothèque de mes parent, à la recherche de livres, ou de passages de livres, pouvant servir de support à me séances de masturbation.
La masturbation c’est d’abord du plaisir. Un moment pour moi, d’intériorité. Un moment pour être toute entière à mon plaisir et à mon corps.
Il y a une première raison évidente de me masturber, qui est le besoin de résoudre une tension sexuelle. Je suis souvent seule. Et me masturber me permet de vivre cette solitude sereinement.
Mais au-delà du besoin, c’est une manière de me rappeler que je suis corps aussi.
Tout à coup une part de moi devient le centre. Tout à coup je ne suis plus que ce point là, physique, et rien d’autre. J’ai tendance à beaucoup penser, réfléchir et à oublier mon corps. Je dissocie les deux. Et je peux parfois en arrive à trouver que le corps et une contingence qui m’encombre plus qu’autre chose. Qui me contraint, m’impose des limites que mon esprit n’accepte pas. La masturbation est un moyen de réconcilier les deux. Dans cette jouissance dans laquelle le cérébral à une part forte, je me retrouve entière.
La masturbation me conduit quasi systématiquement à la jouissance. Seulement quelques fois où j’étais très fatigué me suis-je endormie avant d’arriver à l’issue. Mais la masturbation m’apporte toujours du plaisir. La durée est variable mais j’aime prendre mon temps. C’est un moment que je m’accorde pour moi. Je vais parfois faire des pauses pour pouvoir en profiter plus longtemps.
Depuis un an mes orgasmes sont beaucoup plus forts et tout mon corps se contracte ce qui n’était pas le cas auparavant. J’avais alors des orgasmes doux, par vagues. Je ne suis pas capable de comprendre d’où vient cette évolution. J’aimerai pouvoir avoir les deux, suivant les jours.
Je me masturbe plutôt seule. Mais si mon partenaire le souhaite, j’aime aussi le faire devant lui. C’est alors un autre plaisir, lié aux jeux des regards, à l’effet que l’on fait sur l’autre que l’on peut lire dans ses yeux, sur son visage, et sur son sexe.
Je n’ai pas de rituels de masturbations, parce que je me masturbe à des heures et des lieux différents, mais il y a aura toujours des frottements du clitoris, des caresses de mon corps, et des caresses, pincements de mes tétons.
Parfois par la manière dont je me suis habillée, la nature des tissus plus ou moins doux et près du corps, le port ou non de sous vêtements, l’excitation monte au fur et à mesure de la journée, et j’aime ça. C’est une manière assez mentale de préparer la masturbation qui vient alors comme clore le jeu. Pincer mes tétons est le moyen sur de parvenir à l’orgasme. Ils sont très sensibles.
Quand je suis habillée j’aime caresser mon sexe à travers la culotte. Sentir le renflement sous le tissu jouer avec. Je n’ai pas besoin de me pénétrer pour arriver au plaisir, parfois je le fais, avec un ou deux doigts, mais ce n’est pas systématique. Quand je suis allongée je susi le plsu souvent sur le dos. Mais parfois aussi sur le ventre.
A quelle fréquence Vous masturbez-vous ?
Dans quel(s) lieu(x) ? Avez-vous un « rituel » lié à la masturbation
(toujours au même moment de la journée, …) ?
Des hauts et des bas. Parfois pas envie, pas besoin, je n’y pense même pas. Ce sera alors une fois par semaine. Et puis d’autres fois le désir est impérieux. Et ce sera tous les jours, plusieurs fois par jour.
J’ai remarqué des périodicités, liées aux cycles hormonaux. J’ai toujours quelques jours très chauds, avant les grandes marrées. Mes seins gonflent et j’ai besoin de me caresser, longuement.
Et puis il y a une périodicité dans l’année : des périodes où je n’en ai pas besoin du tout et d’autres beaucoup. Au coeur de l’hiver et au coeur de l’été, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai une période de désir très fort.
J’aime bien l’idée de distinguer les petites fois vite faites et les masturbations plus longues, plus travaillées. Je me masturbe plutôt au lit. Parfois le soir, parfois le matin. Le matin je suis plus détendue, j’en profite plus. Le soir, c’est plus un moyen de me détendre et de m’endormir vite. Parfois aussi, quand j’ai une grosse migraine liée à des tensions musculaires, je me masturbe, cela me permet de libérer des tensions et aussi de m’endormir ce qui aide les muscles à se détendre.
Je me suis masturbée dans des lieux différents, parce que j’en avais besoin ou parfois juste pour le fun.
Trains, avion, voiture, autocar, forêt, plage, bureaux, toilettes, dans la douche ou le bain …